dimanche, mai 28, 2006

Une dernière critique...

Voici ma vraie, vraie dernière critique sur Canoë avant de déménager au Saguenay. Comme je deviendrai vraisemblablement pigiste, du moins pour l'été, je n'aurai probablement pas l'occasion d'écrire d'autres articles pour Canoë puisqu'il n'y a pas de budget destiné à cette tâche pour l'instant. On verra ce que l'avenir me réserve.

Palais royal!

Dans la comédie légère et sans prétention qu'est Palais Royal, la réalisatrice et actrice Valérie Lemercier porte un regard drolatique sur la monarchie d'aujourd'hui. Sans aller jusqu'au burlesque ni au grotesque, ne visant pas à satiriser l'inanité de la vie royale ni à la ridiculiser, le film verse plutôt dans la parodie, mélangeant potins et situations de vie des familles royales européennes de notre temps.

Sur l'origine du film, Valérie Lemercier nous dit «L'inspiration est venue de reportages télé et de biographies de premières dames, mais surtout de photos trouvées dans des magazines consacrés aux têtes couronnées, comme Point de vue ou Royals, un mensuel belge entièrement consacré aux cours d'Europe».

Même si de ce côté-ci de l'Atlantique le public suit moins assidûment qu’outremer les vies excitantes des dix familles royales européennes, le public américain manifeste un intérêt certain pour la chose, en témoignèrent les multiples couvertures de magazines consacrées à Lady Diana. Le spectateur d'ici s'y retrouvera donc puisque le personnage principal s'inspire «précisément de Diana, de son image, de la façon dont elle a utilisé les médias».

Le film

Suite à la mort de son père, le prince Arnaud (Lambert Wilson) doit prendre les commandes de la famille royale avec la princesse Armelle (Valérie Lemercier). Disert de nature, le prince s'acquitte très bien de ses tâches officielles alors qu'à ses côtés son épouse cumule les avanies par maladresse. Ses impairs frôlant l'incident diplomatique, elle se fait morigéner tour à tour par sa belle-mère Eugénia (Catherine Deneuve) et son serviteur René-Guy (Michel Aumont) qui voudrait bien l'adomestiquer.

L'amorphe Armelle connaît une reviviscence lorsqu'elle découvre assez crûment que son prince s'est enamouré de leur amie Laurence (Mathilde Seigner) en les surprenant au lit. De là, la princesse joue le jeu et utilise les médias pour redorer son image, ce qui fonctionne à merveille puisqu'elle réussira ainsi à se faire passer pour le pilier de la famille.

Après avoir donné en pâture aux journaux à potins l'histoire de l'aventure sexuelle de son mari, elle participe à tous les événements sociaux de mise et saisit toutes les occasions médiatiques pour se montrer sous son meilleur jour. Derrière cette campagne constructive de son image, la princesse ruine celle des autres membres de la famille, notamment en dénonçant la tartuferie d'Eugénia qui avait elle-même saboté la vie de son autre fils, le prince Alban. Mais le rêve d’Armelle aurait-il une fin brutale comme celui de Diana?

L'insertion de traits culturels français comme la langue, l'humour et le jeu des acteurs dans un univers monarchique depuis longtemps disparu en France et qu'on imagine plutôt anglais, dérange et amuse à la fois. Un exercice divertissant qui devrait faire moins de vagues que le Marie-Antoinette de Sofia Coppola.