dimanche, mai 14, 2006

Question de point de vue?

Aïe, aïe, aïe. Je ne connais pas encore vraiment l'univers du journaliste critique Michaël Augendre (qui remplace Faradji) dans le ICI, mais une chose est certaine, il n'a pas aimé Délivrez-moi. C'est toujours étrange de lire une critique négative d'un film qu'on apprécie.

Je ne suis pas sûr de comprendre où il veut en venir lorsqu'il dit «La noirceur du récit n'est soulignée que par la caricature». La caricature? Je pense que nous n'avons pas la même définition de ce mot. Et comme il ne développe pas pour nous expliquer en quoi le film est caricatural, j'ai l'impression d'un manque de justesse dans le propos. Il écrit aussi que la mise en scène est lourdaude, mais sans développer non plus. Gratuité? Voici sa critique du film tirée du journal ICI du 11 mai 2006.

Noir, c'est noir
Par Michaël Augendre

Malgré de très bons acteurs, Délivrez-moi pâtit d'un sujet galvaudé et d’une mise en scène lourdaude.

Les bonnes intentions ne font pas les bons films. Et assurément, des bonnes intentions, Denis Chouinard (L’ange de goudron) en avait énormément.

Le point positif est qu’il a sans doute tout fait pour s’entourer d’une distribution haut de gamme. Tous les acteurs remplissent leur rôle à merveille. Céline Bonnier, en femme fragile et brisée, Geneviève Bujold, à la tristesse et à la colère gravées dans l’âme, jusqu’à Patrice Robitaille, rustre et perdu dans ses sentiments... Aucun ne détonne.

L’ennui est que le sujet de Délivrez-moi ne brille pas par son originalité. Annie (Céline Bonnier) veut reconquérir sa fille Sophie (Juliette Gosselin) après avoir purgé 10 ans de prison pour le meurtre de son conjoint. La petite vit chez sa grand-mère paternelle (Geneviève Bujold) qui voue une haine féroce à l’assassin de son fils. Sous un ciel gris, Annie trouve un emploi dans l’usine du coin, un deux-pièces sordide, un copain de corps à corps. Sa nouvelle liberté n’aura de sens qu’avec le retour, dans ses murs et dans son coeur, de Sophie.

Annie va-t-elle retrouver l’amour et la garde de sa fille? Que s’est-il vraiment passé le jour du meurtre? Denis Chouinard répondra à ces questions au long d’un parcours chaotique, ponctué de lenteurs et de poncifs.

La noirceur du récit n’est soulignée que par la caricature. Et la caricature ne nous touche pas. Le personnage interprété par Céline Bonnier porte en son sein une puissance tragique incroyable. Pourtant, avec une écriture et une mise en scène qui laissent à l’actrice seule le pouvoir de générer l’émotion, tout s’affadit.

Ne restera donc de Délivrez-moi que le poids et le talent de trois générations d’actrices ainsi qu’une foule de bonnes intentions. Et, on le sait, les bonnes intentions nous conduisent en enfer.

1 commentaire:

Anonyme a dit...
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