mardi, juin 27, 2006

John Woo et Zhang Yimou à l'assaut de l'Amérique

San Guo Yan YiCertains connaissent mon faible pour la Chine, d'autres moins. J'évite de trop en parler sur ce blogue parce que cette belle inconnue en désintéresse plus d'un.

En témoigne les statistiques de la section Techno-Sciences sur Canoë, dès que le mot Chine ou chinois apparaît dans le titre d'un article, le nombre de clics est ridiculement bas. Pourtant, il s'agit parfois, et même souvent, de nouvelles très importantes telles que «Lenovo achète IBM»... Personne ne réagit. Allo? Les Chinois viennent d'acheter un emblème américain! Silence. Quelques semaines plus tard on apprend que: «Lenovo vendra des ordinateurs dans les BestBuy»... Personne ne s'y intéresse. Allo? Énergie, ressources premières, électronique, automobile, marché des télécommunications, etc. Tout se passe en Chine et en Inde en ce moment. Même la culture se perméabilise au coeur du Dragon. Et elle s'exporte aussi, comme le cinéma.

À la fin des années 80, suite à la mort de Mao et à l'ouverture officielle de la Chine sur le monde extérieur, des films chinois, la plupart du temps frappés d'interdit par le gouvernement chinois, ont eu un grand succès dans des milieux cinéphiles occidentaux assez restreints.

Les films des Zhang Yimou, Chen Kaige, Tian Zhuangzhuang et autres étaient alors beaucoup plus lyriques, personnels et bien moins commerciaux que les plus récents projets (sauf peut-être ceux de Tian). À l'image d'une Chine qui se modernise et se libéralise à la vitesse de l'éclair, Zhang et Chen ont opté pour un cinéma hybride, alliant l'approche commerciale des États-Unis et/ou de Hong Kong à des thèmes traditionnels chinois.

Un film comme L'empereur et l'assassin (1999) de Chen Kaige a eu un certain succès auprès du grand public occidental, mais c'est le très américanisé Chinois d'origine taiwanaise, Ang Lee, qui a vraiment donné un nouveau souffle à la présence du cinéma asiatique en Occident avec Tigre et dragon (2000). Avec Hero (2002), Zhang Yimou avait presque l'air de plagier.

C'est sur cette lancée commerciale que John Woo, un vieil habitué du continent américain, et Zhang Yimou nous préparent deux films historiques que j'ai bien hâte de voir: Battle of the Red Cliff et Curse of the Golden Flower. Les deux films puisent à même la culture chinoise et misent sur des distributions impressionnantes pour essayer de pénétrer un peu plus la carapace culturelle occidentale.

Depuis le tournage du film Shanghai Triad en 1995, je ne crois pas que Zhang Yimou ait travaillé avec son ex-flamme Gong Li. Les voici de nouveau réunis sur le même plateau, plus de 10 ans plus tard, pour le tournage de Curse of the Golden Flower. Le réalisateur s'est aussi assuré la collaboration de Chow Yun-Fat. Je ne crois pas que ce film apporte quoique ce soit de nouveau dans le genre. L'équipe de production est sensiblement la même que pour Hero et House of Flying Daggers et c'est encore Sony qui en assure la distribution.

On se retrouve une fois de plus à la cour royale de l'époque médiévale chinoise avec des chassés-croisés romantiques et des scènes d'arts martiaux (probablement avec des ralentis à la Matrix). Malgré l'odeur de recette industrielle, comment résister à un Zhang mettant en vedette Gong Li? Impossible.

Lire le communiqué

L'autre film, Battle of the Red Cliff, pourrait être surprenant et prend plus de risques quand à son succès sur le marché américain. Je suis très excité que ce soit John Woo qui ait pris cette histoire en main. La Bataille de la falaise rouge est l'un des événements historiques les plus connus en Chine, pourtant elle a eu lieu au tournant du 3e siècle... Il s'agit d'une petite partie de l'histoire officielle des Trois royaumes, mais aussi de l'histoire romancée des Trois royaumes qui, d'ailleurs, est beaucoup plus populaire. Ici complètement inconnue, voilà une belle occasion de faire connaître cette parcelle de la culture chinoise.

Lors de cette bataille, à peu près tous les protagonistes importants du roman sont réunis dans le cadre de l'affrontement. Cao Cao (prononcer Tsao Tsao et non Kao Kao) a rassemblé l'armée la plus puissante du pays sur la rive nord du royaume du Sud de Sun Quan (prononcer Swoun Tchuan). Ce dernier accepte de s'allier au héros Liu Bei (Liou Pei) le temps de repousser Cao Cao. Les Sudistes gagneront la bataille grâce à un stratagème compliqué élaboré par le très intelligent conseiller de Liu Bei, Zhuge Liang (selon la version romancée). Tout le génie de la diplomatie et de l'art de la guerre élaboré il y a des siècles par des Chinois exceptionnels comme Sun Zi et Zhuge Liang (Dzou-gueu Liang) se retrouve dans cette histoire.

Lire sur la bataille

Dans ce récit, les très nombreux noms de personnages et de lieux sont aussi difficiles à retenir que dans les classiques russes. Il est également facile de s'égarer parmi les nombreuses tactiques, stratagèmes et subtilités diplomatiques et culturelles. Le défi pour John Woo, c'est de réussir à rendre l'action compréhensible pour l'Occidental moyen alors que le Chinois moyen connait l'histoire par coeur. Si John Woo traite Battle of the Red Cliff comme Gibson l'histoire du Christ, ce sera l'écrasement au Box Office.

Pour l'instant, une distribution imposante semble déjà se profiler avec Chow Yun-Fat (Liu Bei), Tony Leung (Zhuge Liang) et Ken Watanabe (Cao Cao).

lundi, juin 26, 2006

Arrivée au Saguenay

Jusqu'à maintenant, notre déménagement au Saguenay n'a eu que de bons côtés. Le travail à la maison, la famille, la plage au Lac-Saint-Jean, les feux de camp et les excursions en forêt. J'ai même appris, une fois arrivé ici, que je pouvais assister à des avant-premières ici-même, à Chicoutimi!

Il va falloir que je me remette en selle bientôt sur mon vélo, le défi c'est de trouver la bonne routine.

Hier, je suis allé seul gravir quelques kilomètres en amont de la rivière qui coule sur notre terrain à Petit Saguenay, c'était magnifique, époustouflant. J'avais l'impression de remonter à la genèse de la planète. Plus je grimpais dans la montagne vierge, plus les rochers ayant quitté la parois des caps pour rouler dans le lit abrupt de la rivière se faisaient gros, jusqu'à ce qu'ils deviennent énormes. Je rampais, j'escaladais, je roulais toujours plus haut en m'accrochant à l'espoir de découvrir je ne sais quoi au sommet. Toujours plus loin, toujours plus haut.

Ce qui me rappelle un des seuls poèmes chinois que j'ai jamais appris. Voici la traduction anglaise que j'ai trouvée car ma traduction française n'y rendrait nullement justice.

White sun sets behind the mountain.
The Yellow River enters ocean.
If you want to stretch your eyes to explore
Another thousand li, climb one story more.

Les ombres et la lumière dansaient sur un air cristallin parmi les reflets opalescents dans l'étroite vallée sculptée d'une chaîne ininterrompue de cascades et de rapides se fracassant contre ce sol pléistocène. Encore très loin d'atteindre la source, la rivière cédant le terrain aux rochers qu'elle n'a pas encore réduits en pierres, c'est parmi de timides échos résonnant au sein des crevasses que j'ai décidé d'amorcer la descente.

En sautant de pierre en pierre vers l'aval, j'ai pêché quelques truites que l'on retrouve en abondance dans cette rivière. Rares étaient les lancés qui demeuraient sans action.

Seul dans la forêt, c'est probablement le seul endroit où je vis sans me poser de questions sur l'existence, où je n'ai pas besoin de mots pour expliquer. Pas d'anticipation, pas de regrets, seulement la poésie du moment.

mercredi, juin 14, 2006

Les Sept Samouraïs, le remake

Après le déménagement, je reviens peu à peu au web et à mon blogue. Pour donner signe de vie en vous épargnant mon écriture fatiguée, je me contente de faire circuler cette information que j'ai vue la semaine dernière et qui est donc déjà un peu dépassée. Il y aurait un remake des Sept Samouraïs, notamment avec le maître de kung fu Donnie Yen, l'actrice chinoise Zhang Ziyi et l'acteur, même pas un brin asiatique, George Clooney!!! Tout le monde se demande à quel genre de remake nous aurons droit.

Repêchée à tout hasard dans le Cinemag, cette brève:

Nouveau remake pour les Sept samouraïs. George Clooney, Donnie Yen , et Zhang Ziyi devraient composer l'affiche du remake du film culte de 1954 d'Akira Kurosawa. L'acteur chinois de 43 ans Donnie Yen a profité de sa présence à Cannes pour évoquer le projet avec le producteur Harvey Weinstein. Un représentant de l'acteur a déclaré que le film n'en étant qu'au stade de projet, les deux hommes préféraient ne pas révéler le contenu de leur discussion.
Remake d'un film culte

Le film japonais Les Sept samouraïs n'en est pas à son premier remake. Après avoir remporté en 1954 le Lion d'Argent au festival de Venise et été nommé deux fois aux Oscars de 1957 pour ses décors et ses costumes, il fit l'objet, dès 1960, de la légendaire adaptation façon western de John Sturges Les Sept mercenaires porté, entre autres, par Yul Brynner et Steve McQueen. Le remake rencontra un succès tel que plusieurs suites furent réalisées. Se succédèrent ainsi Le Retour des sept (Burt Kennedy, 1966), Les Colts des sept mercenaires (Paul Wendkos, 1969) et La Chevauchée des sept mercenaires (George McCowan, 1971). Le film original, Les Sept samouraïs marquait la septième collaboration d'Akira Kurosawa avec son acteur fétiche Toshirô Mifune et relate l'épopée de sept samouraïs qui s'engagent à protéger des paysans menacés par une bande de pillards.

mardi, juin 06, 2006

Dogma 95: canulard ou pas?

Dans les Cahiers de mai 2006, dans une petite nouvelle sur le nouveau dogme de Lars Von Trier (j'en parlais ici), Jean-Michel Frodon concluait son article ainsi:

«Le numéro 48 de la revue 1895 vient de publier un dossier complet, quoique comme toujours prenant trop au sérieux l'opération Dogma, sous la signature de Claire Chatelet. Il comporte les principaux documents relatifs au geste transgressif et canulardesque réussi par LvT en 1995».

Étonné par ce jugement, j'ai voulu en savoir davantage. J'ai donc écrit à M. Frodon qui a été assez gentil pour prendre le temps de me répondre. Il n'a jamais eu l'occasion de développer sa pensée à ce sujet dans les Cahiers, mais en a précisé un peu les contours dans le cadre d'une interview pour un magazine russe. On remarque aisément que, de part et d'autre, l'anglais n'est pas leur langue maternelle, il faut donc être indulgent. Je présume que les rédacteurs russes allaient traduire l'interview en russe de toute manière.


Magazine russe: 1. Nowadays (since the mid-90s) von Trier enjoys a solid reputation as one of the most influential legislators in world cinema and as one of the most effective revolutionists in cinema language. Do you consider this reputation to be accurate? Does von Trier have any equal contemporary rivals in this "field"? And do you think that this reputation will extend to the future, verified by cinema historians and fixed in a Big Cinema History?

Jean-Michel Frodon: I really believe there is a misunderstanding, originally triggered by LVT himself, which eventually turned against him. I thing Dogma was mainly an efficient public relations operation much more than an aesthetic turning point. It did succeed in the way it attracted attention, first when it was launched, during the Centennial of cinema at Odéon Theatre in Paris, amidst a hundred plus well known directors and a host of media people (I was there), but also because not only is LVT a skillful user of media effects, he is also an excellent film director. He was so before the Dogma period (see "Epidemic"!), he was so during it, and still is now. The Dogma thing was not only an example of mediatic efficiency in its appearance but it also succeeded in defending a rather vague but correct "modern" New Wave style of cinema. That was accomplished in a region, not only in Denmark but also in Scandinavia, where most directors, producers and film schools are under the major influence of TV Drama and Hollywood-like patterns. It was healthy and it did exert to a certain extent a positive influence on a small number of other Scandinavian films, but that aspect had not much to do with LVT's own talent.

2.Has von Trier's position (artistic, human, moral, intellectual, other) radically transformed in the 00s in comparison with 90s? Is his "American trilogy" a denial of his "Golden Hearts trilogy" - or is it only a necessary logical antithesis? Or rather, an organic extension of his work?

J.-M. F.: I believe he is basically doing the same thing. On a certain level, I often compare him with philosophical stories tellers of the 18th and 19th Century (like Volataire's tales, or Daniel Defoe or Jonathan Swift), with deep moral questions put at work, not with litterature means like the previous but with cinematic means. Of course, LVT does question these means as well, it's obvious in Idiots, in Breaking the Waves as well as in the American Trilogy. I regard this as both daring and honnest. And, naturally, these approaches have to evolve, sometimes to go about in a completely different way at what has been attempted before. But there is one point I'd like to stress here: though LVT is dealing with important issues, he has a wonderful sens of humour and I am always amazed at how seriously his films are still looked at and commented. I remember that during the screening of Dancing in the Dark, I was laughing a lot during the last part and when the lights came back on everybody was crying, something I found quite weird.

3.Do you see any connections (parallels, contradictions, echoes) between von Trier's aesthetics and the modern technological (digital) revolution in world cinema, including commercial type of the latter? For example, are his formal exercises is a part of world cinema cult of formality - so natural in digital era?

J.-M. F.: May I remind first that Dogma orders to use only 35 mm? Each use of each technique, analogical or digital, is always very specific, there are, as far as I know, only two specific uses of the digital cameras in his work, in Idiots and Dancing in the Dark. There is a lot more of that elsewhere, but Kiarostami did not steal from LVT, nor did Larry Clark, Jia Zhangke or Alain Cavalier. So I am afraid that beyond the anecdotic use of carried by hand light camera or use of multiple cameras, there are only superficial effects of LVT attempts, which is quite logical, his choices being always directly related to a specific project.

4. Can one say that a Dogma aesthetic (with the exception of moral messages) could only come to be within a protestant culture? And what do you think - in this context - about relations between von Trier's and Dardennes' works?

J.-M. F.: I think that relations between catholicism and protestantism is an important issue in LVT's cinema as shows his recurrent questionning about the grace (remember the name of the American Trilogy's heroin?). And yes, this might echo the religious aspect of the Dardenne's cinema, especially with the carrying of the Cross-like finales of all their films. On the other hand, as I said before, I don't believe there really is a Dogma aesthetic (ultimatly, the unique exemple would probably be "Festen", not a LVT film - and a film I did not like much, I must say). The modernity of LVT's cinematographic language has much to do with Bresson, Welles, Rohmer and Minnelli. None of them are protestant, so so I don’t really see the point.

dimanche, juin 04, 2006

Nouveau film de Robert Altman

Robert Altman a une carrière qui n'en finit plus de finir. Il ne faut pas oublier qu'il est né en 1925, ce qui lui fait au moins 120 ans. Je n'ai pas vu beaucoup de films de ce réalisateur, mais ce que j'ai vu m'a beaucoup plu. Je parle de MASH, The Long Goodbye et The Player. Ha oui, dans une autre vie, j'ai vu Popeye... Je sais, le film à voir prochainement est Nashville.

Le voici qui poursuit sa carrière en réalisant le film A Prairie Home Companion qui arrive tout juste sur nos écrans cette semaine, probablement en très petites pompes. Je n'ai pu résister à l'attrait d'aller voir son dernier film. Alors ce sera ma vraie dernière critique pour Canoë... de Montréal.

La page couverture du dernier numéro de Filmmaker Magazine lui est consacrée et on y retrouve un long entretien au sujet de son dernier film.

J'y retiens:

1-«The story, written by Keillor and Ken LaZebnik, is both a delightful, homespun Middle American comedy as well as a profound meditation on death, survival, family, friendship and, of course, show business.»

2-La distribution: Woody Harrelson, Tommy Lee Jones, Garrison Keillor, Kevin Kline, Lindsay Lohan, Virginia Madsen, John C. Reilly, Maya Rudolph, Meryl Streep, etc.

3-Filmmaker: Besides its comedic elements and, of course, the focus on performance, the story touches on some incredibly weighty themes. Death, disappointment, age, survival...

Altman: You would never know that the way the responses were coming in. The picture is doing very well, people are really responding well to it, but they don’t take it as a serious film. Well, we’ll see what happens when it comes out in New York.

Filmmaker: That’s funny, because I thought it was quite a metaphysical film, not a comedy.

Altman: Well, I thought it was too. [laughs] It’s there, definitely, but people don’t want to deal with that.

Si vous avez le temps de lire le texte complet: THE SHOW MUST GO ON, Filmmaker Magazine

Anecdote hollywoodienne

En 1925, à Hollywood, le monde du cinéma était déjà une industrie florissante où les studios cherchaient d'abord et avant tout à faire des profits. Le réalisateur King Vidor l'a appris à ses dépens (on ne saurait trouver expression plus appropriée) comme en témoigne cette anecdote.

Le contexte
L'industrie du cinéma autour de Hollywood est jeune et en pleine expansion. C'est l'âge d'or du cinéma muet avec les Griffith, Chaplin, Keaton, etc. Les immigrants européens anonymes débarqués en Amérique à la fin du 19e siècle ont construit Hollywood en peu de temps et portent maintenant des noms connus: Adolph Zukor, Louis B. Mayer, les frères Warner, William Fox, Lewis Selznick, Samuel Goldwyn et autres.

En 1924, les Metro Pictures, Goldwyn Pictures et Louis B. Mayer Company fusionnent pour créer la société de production Metro-Goldwyn-Mayer. Dans le cadre de cet événement important, Louis B. Mayer réussit même à convaincre le président Calvin Coolidge (un non-interventionniste notoire) d'assister à l'ouverture officielle de la MGM.

À cette époque, la direction de la MGM ne fait pas de quartier et la devise Ars Gratia Artis, «L'art est la récompense de l'art», reflète plutôt mal l'esprit de l'entreprise.

Par exemple, «Erich von Stroheim, peu docile et soucieux de s'affranchir des doucereuses conventions échafaudées autour d'une glorieuse figure d'amant latin – Rudolph Valentino (le Cheikh en 1922, le Fils du cheikh en 1926) – rencontre les pires difficultés avec Irving Thalberg, l'autoritaire patron de la MGM: il assiste à la mutilation du film qui lui tenait à coeur (Greed, 1925), ce qui ne l'empêche pas de poursuivre le combat, tournant dès le lendemain trois ou quatre oeuvres insolentes» (Chronique du cinéma).

L'anecdote
En 1925, c'est dans cette jeune et importante entreprise que King Vidor travaille sur ce qui allait devenir un énorme succès des années 20, le film The Big Parade.

La direction de MGM se rend compte que selon son contrat, Vidor a droit à 20% des profits nets que générera le film. Jugeant cette situation inacceptable, MGM organise une rencontre entre ses avocats et King Vidor. Les avocats lui expliquent que le film coûte très cher à produire et qu'on ne prévoit pas un grand succès en salle. On lui offre donc de vendre ses droits à un prix modique, sûrement en le convainquant qu'il gagnera davantage de cette façon. Vidor accepte.

Le film est 96 SEMAINES (!) en salle et rapporte 5 millions de dollars sur cinq ans (ce qui équivaut à environ 50 millions aujourd'hui). Vidor aura donc participé au succès de la MGM pour un salaire de 425$ par semaine sur le plateau de tournage de The Big Parade.

MGM pourrait dire «L'argent est la récompense de l'art» (je m'abstiens pour le latin).

Vidor dira: «I thus spared myself from becoming a millionaire instead of a struggling young director trying to do something interesting and better with a camera.»

Source: imdb.com

samedi, juin 03, 2006

Ce qu'il reste de moi

Haaaaaa, j'ai appris vendredi que je serai pigiste, même si j'habiterai très loin au Saguenay, pour la section cinéma de Canoë et que chaque mois j'écrirai encore quelques critiques. Quel soulagement! Je n'irai probablement (sûrement) pas voir des films comme Le Soleil de Sokurov ou A Prairie Home Companion de Altman, mais c'est déjà ça de gagné considérant la distance qui me séparera de la trépidante ville de Montréal et de ses avant-premières.

Il se pourrait qu'un déménagement imminent...


ralentisse ce blogue!