dimanche, février 19, 2006

Barton Fink et les frères Coen


Comme plusieurs cinéphiles, j'ai eu ma période de rejet du cinéma américain, considérant tout produit cinématographique de nos voisins comme étant inévitablement pourri (à l'époque j'admirais Kubrick, mais je pensais qu'il était britannique). Il y a déjà quelques années. j'ai découvert qu'il y a autre chose aux États-Unis que des blockbusters mettant en vedette des Chuck Norris, Schwarzenegger, Van Damme et autres gros bras.

Dans le cinéma récent, après avoir notamment découvert Charlie Kaufman, Jim Jarmusch, Spike Jonze et Paul Thomas Anderson, je viens de découvrir les talentueux frères Joel et Ethan Coen. J'avais déjà vu The Big Lebowski quelques fois sans me demander qui était derrière cette fucking delirious comedy. Sur le conseil de mon collègue de travail et ami Martin, après avoir vu O Brother, Where Art Thou?, je viens de voir Barton Fink et je dois dire que ces trois films sont excellents. J'ai bien hâte de voir les autres films des mêmes auteurs.

Dans le film Barton Fink, on retrouve des acteurs chers aux frères Coen: John Turturro, John Goodman et Steve Buscemi. Dans le rôle principal de Barton Fink, John Turturro joue à merveille l'écrivain en manque d'inspiration. Et que dire du jeu de John Goodman qui paraît tellement à l'aise dans ses rôles qu'on jurerait le voir tel qu'il est dans la vie.

L'histoire est simple. Un jeune écrivain qui a eu du succès à New York avec sa dernière pièce de théâtre accepte de partir à Hollywood pour écrire le scénario d'un film. Une fois sur place, loin de son succès, de sa famille et de ses amis, il tombe en panne d'inspiration malgré la médiocrité du sujet du film: la lutte. Dans l'hôtel minable où il loge, il se lie d'amitié avec l'occupant de la chambre voisine, un homme qui se dit vendeur d'assurances et qui se nomme Charlie Meadows (John Goodman).

Le film est une réflexion simple, remplie d'intelligence et d'humour, sur l'intégrité en art et sur le monde dur de Hollywood. Côté traitement, la ligne entre la réalité et l'état psychologique de Barton Fink reste floue. Par exemple, il y a concordance évidente entre l'état stagnant de l'hôtel et l'état d'âme stérile de Barton Fink. Quand à la représentation caricaturale du producteur type de Hollywood incarné par Michael Lerner, j'ai adoré et ce n'était pas sans me rappeler la vision toute aussi caricaturale du milieu hollywoodien de Robert Altman dans The Player.

J'aime beaucoup les frères Coen qui prouvent qu'il est possible de faire à la fois du cinéma intelligent, populaire, drôle et personnel.

2 commentaires:

JF a dit...

J'aime les trois films que tu as vus (O Brother en particulier), et tu te dois de voir mon préféré des deux frères, The Hudsucker Proxy.

Esthétiquement, narrativement, plein de mots en "ment" --> un chef-d'oeuvre.

JF

Antoine a dit...

Je n'y manquerai pas! C'est sur ma liste. J'ai bien aimé O Brother aussi, surtout la scène Crossroads qui était plus qu'un clin d'oeil à Robert Johnson que j'adore.