LecturesSuite à une lecture amère et avortée d’
Atlas Shrugged, et dans un élan compulsif de consommation consolatrice, je me suis empressé d’acheter
Madame Bovary de Flaubert,
Qu’est-ce que le cinéma? de Bazin,
La Promenade du critique de Boujut (chez Archambault cette fois car j’ai failli me faire fourrer correct chez Amazon.fr) et
Le Cinéma français de la Libération à la Nouvelle-Vague de Bazin également.
Je voulais acheter
Qu’est-ce que le cinéma sur Amazon.fr, mais alors que j’atermoyais incessamment l’achat devant les coûteux 18 euros, sans compter le transport, j’ai trouvé dans une librairie de livres usagés les trois premiers «tomes» sur quatre -publiés dans
7e art- à 1$ l’exemplaire! Si par hasard vous tombez sur le quatrième tome et que vous pensez à moi… J’ai donc commencé la lecture très enrichissante de la première partie 1. Ontologie et Langage.
Temps bergsonienPar rapport à cette lecture, je ne veux pas tout de suite aller dans les détails, ce n’est pas mon but dans ce billet, mais je veux faire part d’une découverte intéressante pour certains d’entre vous et qui est liée à cette citation:
«…car il est d’autres arts temporels, comme la musique. Mais le temps de la musique est immédiatement et par définition un temps esthétique, tandis que le cinéma n’atteint ou ne construit son temps esthétique qu’à partir du temps vécu, de la
«durée» bergsonnienne, irréversible et qualitative par essence» («Mort tous les après-midi»,
Qu’est-ce que le cinéma). Quand Gilles Deleuze -un autre sur ma liste de lecture- et André Bazin parlent de «temps bergsonien», on peut faire comme si on avait rien lu ou comme si on comprenait tout, ou encore on peut chercher à en savoir un peu plus sur qui est Bergson. C’est là qu’est la découverte.
Les textes intégraux de
Henri Bergson sont publiés sur le net dans les formats Word, PDF et RTF, notamment sur
le système Manitou de l’UQAC (ici même à Chicoutimi, le monde est petit!). J’ai un œil sur
L’évolution créatrice, mais une chose à la fois bon sang!
CritiqueEn cherchant
Qu’est-ce que le cinéma, j’ai trouvé d’autres vieilles revues, québécoises comme françaises, que j’aime bien acheter et feuilleter à l’occasion. Cela m’a amené, il y a déjà un certain temps, à découvrir
le site du professeur Yves Lever, du Cégep Ahunstic. On y trouve toutes sortes de ressources sur le cinéma, l’histoire de la critique, la critique et les revues de cinéma au Québec, notamment dans l’article fort intéressant
L'histoire de la critique au Québec:
des «années folles» à l'éclatement Dans cet article, il est justement question de deux revues que j’ai achetées.
J’ai mis la main sur les deux premiers numéros de
Champ libre : 1970, «une critique marxiste radicale tente une percée avec
Champ libre qu'animent surtout Yvan Party et Dominique Noguez (quatre numéros)». Je peux vous dire qu’on retrouve dans ces revues de la critique de critiques à faire jalouser des Sipat. On se rend compte rapidement qu’on ne considère pas seulement le cinéma comme étant en période permanente de crise, mais la critique aussi.
Comme l’écrit Lever dans son article «On ne peut passer à côté non plus du dossier «politique» que
Champ libre no 2, novembre-décembre 197I, a consacré au sujet.»
Je transcris l’inventaire des revues québécoises de cinéma qu’on y retrouve. En lisant l’article de Lever et en consultant cet inventaire – aussi vieux soit-il -, on se rend compte d’une part que la critique cinématographique est très jeune au Québec et d’autre part qu’elle semble difficile à maintenir, ce qui n’est pas sans affecter sa cohérence.
INVENTAIRE DES REVUES QUÉBÉCOISES DE CINÉMA EN 1971
DÉCOUPAGES. 1950-1955. 17 numéros. Montréal.
Principaux collaborateurs : Michel Brault, Gabriel Breton, Fernand Cadieux, Jacques Giraldeau, Pierre Juneau, Marc Lalonde, Claude Sylvestre.
PROJECTIONS. 1952-1954. 6 numéros. Montréal.
Principaux collaborateurs : Pierre Castonguay, Jean-Paul Ostiguy, Jacques Parent.
CINÉ-ORIENTATIONS. 1954-1957. 14 numéros. Montréal.
Principaux collaborateurs : Pierre d’André, Léo Bonneville, Jacques Cousineau, Paul-Émile Léger.
IMAGES. 1955-1956. 6 numéros. Montréal.
Principaux collaborateurs : Gabriel Breton, Fernand Cadieux, Rock Demers, Monique Doucet, Jean Fortier, Guy Joussemet, Arthur Lamothe, Jacques Lamoureux.
SÉQUENCES. 1955. 65 numéros à ce jour. Montréal.
Principal collaborateur : Léo Bonneville.
OBJECTIF. 1960-1967. 39 numéros. Montréal.
Principaux collaborateurs : Robert Daudelin, Pierre Hébert, Jacques Lamoureux, Jacques Leduc, Jean-Pierre Lefebvre, Claude Ménard, Claude Nadon, Michel Patenaude, Jean-Claude Pilon, Christian Rasselet, Michel Régnier, Pierre Théberge.
L’ÉCRAN. 1961. 3 numéros. Montréal.
Principaux collaborateurs : Fernand Benoit, Jean Billard, Gilles Carles, Jean-Paul Ostiguy, Patrick Straram.
TAKE ONE. 1966. 23 numéros à ce jour. Montréal.
Principaux collaborateurs : Ronald Blumer, Peter Lebensold.
CINÉMA QUÉBEC. 1971. 4 numéros à ce jour. Montréal.
Principaux collaborateurs : Jean-Pierre Tadros, Richard Guay, Jean Chabot, Carol Faucher.
TÉLÉ-CINÉMA (Montréal. 1971)
CHAMP LIBRE. CAHIERS QUÉBÉCOIS DE CINÉMA. 1971.
2 numéros.
Publications éphémères (ou non essentiellement critiques) :
LE FILM (Nouvelle série. Montréal. 1962)
LES JEUNES CAHIERS DU CINÉMA (Trois-Rivières. 1963-1965)
CINÉ-CAMÉRA (Montréal. 1968)
CINÉMA-JAZZ (Montréal. 1969)