jeudi, novembre 01, 2007

Coq-à-l'âne ciné

Hé oui, Friedrich Wilhelm Murnau l'a dit il y a déjà longtemps:

«In each of my films I try to discover new artistic territory and find new forms of expression.
I feel that if a director succeeds in infusing his own being into a film, it will penetrate its audience. And I believe those films that do not concerns themselves with financial success point to the future of cinema».

C'est drôle à quel point ça rejoint exactement ce que disait Jean-Pierre Gorin en 2004:

«I really do believe that there’s two categories of filmmakers, there's the ones who are interested in the idiom and there are very vast number of them, and there's the ones that is more rarified who are interested in grammar».

Et ça rejoint un peu Deleuze «L'énorme proportion de nullité dans la production cinématographique n'est pas une objection: elle n'est pas pire qu'ailleurs, bien qu'elle ait des conséquences économiques et industrielles incomparables. Les grands auteurs de cinéma sont donc seulement plus vulnérables, il est infiniment plus facile de les empêcher de faire leur oeuvre. L'histoire du cinéma est un long martyrologe».

Sokurov va même jusqu'à dire que le cinéma n'est pas un art. Dans ses dialogues avec nul autre que Soljenitsyn, la discussion va comme suit:
Sokurov: It's not an art at all.
Soljenitsyn: Not an art? It's wrong. It is an art. Must I convince you? This is an art. And in your works, it is an art.
Sokurov: No, it just charms people. Charm is temptation. Charm is not love. It is temptation. Literature is an art.
Silence de Soljenistyn.

Finalement, pourquoi persiste-t-on à chercher quelque chose dans le cinéma?

Deleuze à la rescousse: «Le cinéma n'en fait pas moins partie de l'histoire de l'art et de la pensée, sous les formes autonomes irremplaçables que ces auteurs ont su inventer, et faire passer malgré tout».

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