Mon sang irlandais semble refaire surface puisque non content d'aimer la bière noire et le whisky, je découvre avec autant de joie la musique traditionnelle irlandaise et écossaise. Ça me frappe de voir le nombre de chansons qu'ils ont composées pour leur libération. C'est vrai que nous n'avons pas été oppressés autant et aussi longtemps qu'eux, mais avons-nous une seule chanson de libération connue dans la francophonie canadienne? Il faut croire qu'on est bien avec l'occupant.
Deux vidéos sur youtube.
Seven Drunken Nights chantée par The Dubliners, illustrée par une animation amusante. Une chanson à boire, évidemment.
Si vous avez vu le film de Ken Loach, The Wind that Shakes the Barley, Darach Ó Catháin chante ici le classique en irlandais, vraiment touchant. On a l’impression d’entendre les échos lointains et plaintifs de la civilisation celte.
lundi, novembre 26, 2007
lundi, novembre 05, 2007
Ammmmateurs de Herzog
Voici un très très long article du The Observer sur Herzog et son dernier film que seuls les passionnés liront jusqu'au bout. Très intéressant.
L'article complet
L'intro:
Things happen on a Werner Herzog set: mutinies break out, actors' lives are threatened, crew members are beaten and thrown in jail in the wildest corners of the world - and all in pursuit of the 'ecstatic truth' about humanity. Daniel Zalewski joins the German director shooting his first Hollywood film in the Thai jungle.
Werner Herzog hastily cordoned off a swath of jungle with wooden sticks and yellow tape, like a cop marking a crime scene. 'Nobody will cross this line!' he announced. It was late August, and the German director had travelled to northwest Thailand, a few miles from the border of Burma, to shoot Rescue Dawn amid virgin rainforest. It was his first Hollywood-funded feature, and he was determined to stop what he called 'the Apparatus' - a squadron of make-up artists, special-effects engineers and walkie-talkie-carrying professionals who had been deployed to work with him - from trampling on yet another pristine thicket. Herzog, who typically works with a small crew and a minuscule budget, was pleased to have millions of dollars at his disposal, but he was not so pleased to have been saddled with more than a hundred collaborators. 'I do not need all these assistants,' he complained. 'I have to work around them.'
L'article complet
jeudi, novembre 01, 2007
Coq-à-l'âne ciné
Hé oui, Friedrich Wilhelm Murnau l'a dit il y a déjà longtemps:
«In each of my films I try to discover new artistic territory and find new forms of expression.
I feel that if a director succeeds in infusing his own being into a film, it will penetrate its audience. And I believe those films that do not concerns themselves with financial success point to the future of cinema».
C'est drôle à quel point ça rejoint exactement ce que disait Jean-Pierre Gorin en 2004:
«I really do believe that there’s two categories of filmmakers, there's the ones who are interested in the idiom and there are very vast number of them, and there's the ones that is more rarified who are interested in grammar».
Et ça rejoint un peu Deleuze «L'énorme proportion de nullité dans la production cinématographique n'est pas une objection: elle n'est pas pire qu'ailleurs, bien qu'elle ait des conséquences économiques et industrielles incomparables. Les grands auteurs de cinéma sont donc seulement plus vulnérables, il est infiniment plus facile de les empêcher de faire leur oeuvre. L'histoire du cinéma est un long martyrologe».
Sokurov va même jusqu'à dire que le cinéma n'est pas un art. Dans ses dialogues avec nul autre que Soljenitsyn, la discussion va comme suit:
Sokurov: It's not an art at all.
Soljenitsyn: Not an art? It's wrong. It is an art. Must I convince you? This is an art. And in your works, it is an art.
Sokurov: No, it just charms people. Charm is temptation. Charm is not love. It is temptation. Literature is an art.
Silence de Soljenistyn.
Finalement, pourquoi persiste-t-on à chercher quelque chose dans le cinéma?
Deleuze à la rescousse: «Le cinéma n'en fait pas moins partie de l'histoire de l'art et de la pensée, sous les formes autonomes irremplaçables que ces auteurs ont su inventer, et faire passer malgré tout».
«In each of my films I try to discover new artistic territory and find new forms of expression.
I feel that if a director succeeds in infusing his own being into a film, it will penetrate its audience. And I believe those films that do not concerns themselves with financial success point to the future of cinema».
C'est drôle à quel point ça rejoint exactement ce que disait Jean-Pierre Gorin en 2004:
«I really do believe that there’s two categories of filmmakers, there's the ones who are interested in the idiom and there are very vast number of them, and there's the ones that is more rarified who are interested in grammar».
Et ça rejoint un peu Deleuze «L'énorme proportion de nullité dans la production cinématographique n'est pas une objection: elle n'est pas pire qu'ailleurs, bien qu'elle ait des conséquences économiques et industrielles incomparables. Les grands auteurs de cinéma sont donc seulement plus vulnérables, il est infiniment plus facile de les empêcher de faire leur oeuvre. L'histoire du cinéma est un long martyrologe».
Sokurov va même jusqu'à dire que le cinéma n'est pas un art. Dans ses dialogues avec nul autre que Soljenitsyn, la discussion va comme suit:
Sokurov: It's not an art at all.
Soljenitsyn: Not an art? It's wrong. It is an art. Must I convince you? This is an art. And in your works, it is an art.
Sokurov: No, it just charms people. Charm is temptation. Charm is not love. It is temptation. Literature is an art.
Silence de Soljenistyn.
Finalement, pourquoi persiste-t-on à chercher quelque chose dans le cinéma?
Deleuze à la rescousse: «Le cinéma n'en fait pas moins partie de l'histoire de l'art et de la pensée, sous les formes autonomes irremplaçables que ces auteurs ont su inventer, et faire passer malgré tout».
Nous les Québécois, on se flatte et on ronronne
Un peu plus et je ne pouvais plus jamais vous parler faute de me souvenir de mon mot de passe sur blogger, c'est tout dire. Mais la scie à chaîne est bien affutée et le bois de poêle s'entasse dans le cabanon.
Pendant que je finalise ma propre critique tiède et trop gentille sur le film Comment survivre à sa mère (Surviving a bad comedy), je tombe sur cette «critique» de mon collègue indirect - par convergence - du Gournal (prononcez «gourrrr» comme dans gourde, gourer ou gore) de Mourrial où il dit par exemple:
«Les créateurs de Mambo Italiano font mouche à nouveau avec Surviving My Mother, une irrésistible comédie dramatique qui mélange habilement l’humour et le drame».
«On reconnaît dès les premières minutes le ton et l’efficacité des dialogues de Galluccio et la réalisation rythmée et dynamique de Gaudreault».
«Aussi, autant l’écriture et les gags sont plus fins et plus subtils, autant la réalisation est plus inspirée et plus poussée. Bonne idée, par exemple, ces messages textes échangés d’un cellulaire l’autre qui défilent sur l’écran».
Misère. À lire cette critique, on a l'impression qu'on va s'amuser et se délecter, pourquoi pas un mélange entre Woody Allen, Veber et Almodovar tant qu'à y être.
Et là je tombe sur cette autre critique d'Eddie Cockrell du Variety et je me dis, «mais c'est ça que je veux écrire!» Fouettez-moi le chat quelqu'un, que le minou Cottonelle sorte ses griffes!
In English, please.
Even more broadly played and annoyingly self-conscious than helmer Emile Gaudreault's modest-grossing "Mambo Italiano" (2003), "Surviving My Mother" is an all-over-the-map Canuck dysfunctional family saga that's a challenge to withstand. Call it "Canadian Ugly," a tediously faux-transgressive slog with nary an ounce of verisimilitude, risk or wit on view. Alliance Atlantis Vivafilm has no announced release plans after pic's Oct. 19 local bow, nor should the distrib look much beyond Quebec's borders for much save cable and disc deals.
Tired of the nonstop kvetching of her cancer-ridden mother (Veronique Le Flaguais), Clara (Ellen David) suffocates her in bed, then feels guilty about that. Vowing to get to know her own 21-year-old daughter Bianca (Caroline Dhavernas) better, mom has no idea her offspring's a Web-cruising nympho having a torrid affair with local priest Michael (Adam J. Harrington). Gaudreault's sledgehammer style crushes Steve Galluccio's leaden script, while talented Drew Carey cohort Colin Mochrie is wasted as affable paterfamilias Richard. Tech package is the sole reason to endure pic, sporting vet Pierre Mignot's crystalline lensing, Patricia Christie's fine production design and Gino Vanelli's "You Gotta Move."
Pendant que je finalise ma propre critique tiède et trop gentille sur le film Comment survivre à sa mère (Surviving a bad comedy), je tombe sur cette «critique» de mon collègue indirect - par convergence - du Gournal (prononcez «gourrrr» comme dans gourde, gourer ou gore) de Mourrial où il dit par exemple:
«Les créateurs de Mambo Italiano font mouche à nouveau avec Surviving My Mother, une irrésistible comédie dramatique qui mélange habilement l’humour et le drame».
«On reconnaît dès les premières minutes le ton et l’efficacité des dialogues de Galluccio et la réalisation rythmée et dynamique de Gaudreault».
«Aussi, autant l’écriture et les gags sont plus fins et plus subtils, autant la réalisation est plus inspirée et plus poussée. Bonne idée, par exemple, ces messages textes échangés d’un cellulaire l’autre qui défilent sur l’écran».
Misère. À lire cette critique, on a l'impression qu'on va s'amuser et se délecter, pourquoi pas un mélange entre Woody Allen, Veber et Almodovar tant qu'à y être.
Et là je tombe sur cette autre critique d'Eddie Cockrell du Variety et je me dis, «mais c'est ça que je veux écrire!» Fouettez-moi le chat quelqu'un, que le minou Cottonelle sorte ses griffes!
In English, please.
Even more broadly played and annoyingly self-conscious than helmer Emile Gaudreault's modest-grossing "Mambo Italiano" (2003), "Surviving My Mother" is an all-over-the-map Canuck dysfunctional family saga that's a challenge to withstand. Call it "Canadian Ugly," a tediously faux-transgressive slog with nary an ounce of verisimilitude, risk or wit on view. Alliance Atlantis Vivafilm has no announced release plans after pic's Oct. 19 local bow, nor should the distrib look much beyond Quebec's borders for much save cable and disc deals.
Tired of the nonstop kvetching of her cancer-ridden mother (Veronique Le Flaguais), Clara (Ellen David) suffocates her in bed, then feels guilty about that. Vowing to get to know her own 21-year-old daughter Bianca (Caroline Dhavernas) better, mom has no idea her offspring's a Web-cruising nympho having a torrid affair with local priest Michael (Adam J. Harrington). Gaudreault's sledgehammer style crushes Steve Galluccio's leaden script, while talented Drew Carey cohort Colin Mochrie is wasted as affable paterfamilias Richard. Tech package is the sole reason to endure pic, sporting vet Pierre Mignot's crystalline lensing, Patricia Christie's fine production design and Gino Vanelli's "You Gotta Move."
Bon vous me pardonnerez, j'ai d'autres chats à flatter. Où est le papier de toilette... ah c'est le Gournal, ça va faire pareil.
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