lundi, juin 26, 2006

Arrivée au Saguenay

Jusqu'à maintenant, notre déménagement au Saguenay n'a eu que de bons côtés. Le travail à la maison, la famille, la plage au Lac-Saint-Jean, les feux de camp et les excursions en forêt. J'ai même appris, une fois arrivé ici, que je pouvais assister à des avant-premières ici-même, à Chicoutimi!

Il va falloir que je me remette en selle bientôt sur mon vélo, le défi c'est de trouver la bonne routine.

Hier, je suis allé seul gravir quelques kilomètres en amont de la rivière qui coule sur notre terrain à Petit Saguenay, c'était magnifique, époustouflant. J'avais l'impression de remonter à la genèse de la planète. Plus je grimpais dans la montagne vierge, plus les rochers ayant quitté la parois des caps pour rouler dans le lit abrupt de la rivière se faisaient gros, jusqu'à ce qu'ils deviennent énormes. Je rampais, j'escaladais, je roulais toujours plus haut en m'accrochant à l'espoir de découvrir je ne sais quoi au sommet. Toujours plus loin, toujours plus haut.

Ce qui me rappelle un des seuls poèmes chinois que j'ai jamais appris. Voici la traduction anglaise que j'ai trouvée car ma traduction française n'y rendrait nullement justice.

White sun sets behind the mountain.
The Yellow River enters ocean.
If you want to stretch your eyes to explore
Another thousand li, climb one story more.

Les ombres et la lumière dansaient sur un air cristallin parmi les reflets opalescents dans l'étroite vallée sculptée d'une chaîne ininterrompue de cascades et de rapides se fracassant contre ce sol pléistocène. Encore très loin d'atteindre la source, la rivière cédant le terrain aux rochers qu'elle n'a pas encore réduits en pierres, c'est parmi de timides échos résonnant au sein des crevasses que j'ai décidé d'amorcer la descente.

En sautant de pierre en pierre vers l'aval, j'ai pêché quelques truites que l'on retrouve en abondance dans cette rivière. Rares étaient les lancés qui demeuraient sans action.

Seul dans la forêt, c'est probablement le seul endroit où je vis sans me poser de questions sur l'existence, où je n'ai pas besoin de mots pour expliquer. Pas d'anticipation, pas de regrets, seulement la poésie du moment.

3 commentaires:

Benjamin a dit...

Je suis bien content que tu apprécies les beaux moments que tu vis au Saguenay. Amuse-toi ferme maudit chanceux!!

Antoine a dit...

Je n'y manquerai pas, je vais essayer de ne pas me brûler. :)

Anonyme a dit...

C'est toujours seul dans le milieu de nulle part dans la végétation dense qu'on se sent le plus vivant, n'est-ce pas?
On sent l'immensité nous envahir et nous remplir de son énergie. J'adore être en forêt, on se sent léger.