samedi, juillet 26, 2008

Nuages sur la ville pendant la nuit



Une des choses que j’apprécie beaucoup chez Simon Galiero, c’est son attachement au cinéma québécois, à ses artisans et à son histoire. C’est extrêmement évident dans son prochain film, Nuages sur la ville pendant la nuit, (dont le tournage devait prendre fin cette semaine) puisque trois de ses acteurs sont Jean-Pierre Lefebvre, Robert Morin et Marcel Sabourin ! Pour un premier long métrage, il s’agit là d’une distribution plus que respectable, surtout lorsqu’on considère le petit budget.


Que Galiero fraye avec des cinéastes de cette trempe, je vois ça comme à l’époque médiévale des guildes où le savoir se transmettait entre maîtres et apprentis. Forger le savoir. Surtout que Lefebvre, Morin et même Sabourin sont des metteurs en scène…

Même si je n’en ai pas fait la critique dans mon blogue, j’ai beaucoup aimé son court métrage Notre prison est un royaume et je ne m’attends pas à moins de son premier long. En plus ce sont tous des gens qui ont beaucoup d’humour, alors ça promet comme tragicomédie.

Comme je suis toujours en retard dans les nouvelles, voici un article du Cahier Week-end du Journal de Montréal de la semaine dernière. Évidemment, on y a misé sur le petit budget de la chose, c’est presque qu’un branding maintenant, ou tu es un as du petit budget (catégorie de laquelle Denis Côté essaie de ne pas devenir l’emblème) ou alors tu cartonnes au box-office comme Canuel.

Les défis d’un budget limité

Sur la photo, à gauche complètement, Simon Galiero, l'homme à casquette visible derrière la tête de Jean-Pierre Lefebvre, Nicolas Canniccioni à la caméra et Robert Morin à droite. Le perchiste et le préposé au ventilateur me sont inconnus, ainsi que la jeune dame dans le miroir. © Le Journal, Alain Décarie

mercredi, juin 18, 2008

Tranche de vie

Pour vous faire savourer l'été qui arrive. Notre cabane à sucre la deuxième fois que nous avons pelleté le toit. La photo où on me voit à gauche, le bord du toit est environ à 12-14 pieds du sol.



lundi, juin 16, 2008

Tague printanière

Ce n'est pas que je n'ai rien à dire, mais tout est de la faute de ce fameux «manque de temps». Philémon (watch les serveurs Martin, je viens de mettre un lien vers ton blogue) me donne la chance de faire bouger un peu le blogue grâce à une tague bénigne.

Attrape le livre le plus proche
Va à la page 123 (ou 23 si short book !)
Trouve la 5ème phrase
Et recopie les 3 suivantes

À portée de main, j'avais le choix entre Le fond de l'aire est frais à droite (quelle coïncidence quand même!) et Notes sur le cinématographe à gauche. Pour plaire à tous les publics, je mets les deux.


Notes sur le cinématographe, Robert Bresson
P. 23

...Il est une amorce à quelque chose.)

*

M'appliquer à des images insignifiantes (non signifiantes).

*

Aplatir mes images (comme avec un fer à repasser), sans les atténuer.

Le fond de l'air est frais, Fred
p.23

-Jamais je n'ai été aussi humilié! Humilié!
Je ne suis pas un saltinbanque, madame, je ne donnerai plus un seul concert dans cette maison!
-Voyons, maître...

Pour terminer je refile la tague à Helen (on saura ce qui traîne près de son ordi pendant son doctorat) et Marmel pour savoir ce qui l'éloigne tant de son blogue. :-)

mardi, mai 13, 2008

Herzog - Wagner

La claque au visage. En regardant toujours à gauche, ne pas voir ce qui se trouve à notre droite.

En regardant les DVD de Der Ring des Nibelungen de Wagner, que je ne me permets pas encore d'acheter, je suis tombé sur un opéra mis en scène par Werner Herzog!!! Lohengrin, une nouveauté sortie en DVD sur le marché en avril 2008. Mais finalement, y a-t-il quelque chose de plus logique quand on pense à l'opéra si présent dans les films de Herzog. Fitzcarraldo!

J'apprends d'ailleurs l'existence du documentaire de Herzog The Transformation of the World Into Music (1994) qui traite des opéras et de la musique de Wagner.

Dans un article de Sensesofcinema, David Church écrit «He has directed operas (mostly by Wagner) periodically since 1986, including a performance of Schiller's Giovanna d'Arco that he filmed in 1989. The influence of opera is obvious in Fitzcarraldo, but the music also makes its way into many of Herzog's other films. He argues that opera plots are often completely unrealistic, but that the music somehow renders such strange machinations and wild emotions believable. This elevation of an opera's self-contained world toward a sort of deeper musical truth resonates somewhat with Herzog's approach to filmmaking, though he claims that film is more about transforming the world into believable images than into the unreal archetypal situations found in opera. This sentiment would be put to the test in his documentary Gesualdo – Tod für fünf Stimmen (Gesualdo – Death for Five Voices, 1995) for which he would take only the loosest historical facts about 16th century composer and prince Carlo Gesualdo, fabricating a bizarre biography about madness and murderous eccentricities. One of Herzog's most playfully entertaining and even comical documentaries, it features historians and bizarre Gesualdo enthusiasts presenting the composer's life and work. The resulting film emerges as a delightful ode to Herzog's skill in stylisation and his love of music – which he cites as a greater inspiration for his films than literary or filmic influences. »

Ainsi donc, ma rencontre avec Herzog se poursuit, là où je ne m'y attends même pas.

Lohengrin sur:

-Amazon

-Wikipédia

samedi, avril 12, 2008

Lecture pré-cannoise


Dans bientôt un mois c'est déjà le début du Festival de Cannes 2008, j'ai pensé mettre cet article apéritif d'André Bazin.

En 1955, Bazin avait couvert le Festival depuis ses débuts. En moins de 10 ans, l'événement avait déjà évolué et le critique en dressait un portrait.

J'aime le côté condescendant-critique-autodérisoire de l'article.

«[...] Ce qui ne laisse pas de donner aux journalistes un sentiment supplémentaire de supériorité. Eux, les blasés qui ne jettent qu’un coup d’œil distrait à Lollobrigida quand ils ont la faveur bénigne de la voir comme je vous vois, savourent le sérieux qui les faits différents de ces pauvres publicains prêts à tout pour apercevoir leur idole. Pour nous qui savons que la religion a besoin de ces pompes spectaculaires, de cette liturgie dorée, nous savons aussi où est le vrai Dieu, et si ces manifestations nous suggèrent plus de pitié condescendante ou amusée que de révolte purificatrice, c’est que nous savons que tout en définitive tourne à sa plus grande gloire.»

jeudi, avril 10, 2008

ATTABOY!

La même journée, pouvez-vous le croire? Deux en deux. Avez-vous un bon médecin pour une lobotomie à prix raisonnable? J'ai besoin de me faire mettre au niveau «populiste» pour faire mon boulot de rédacteur. Remarquez la qualité du français. J'ai mal.

mercredi, avril 09, 2008

Sur Sokourov, d'un inconnu


Voici un texte sur L'Arche russe et plus largement sur l'oeuvre de Sokourov que j'ai découvert sur le blogue anonyme Balloonatic - récemment dégoté - et signé sous le pseudo Buster. C'est le genre d'article que j'aurais aimé écrire sur le disciple de Tarkovski. Disons que la culture m'aurait manqué pour m'y attaquer de cet angle.

Après quelques échanges avec Buster, il m'apprend qu'il s'agit d'un article jamais publié. Dommage. Je l'ai donc mis dans mes archives Cinépars, pour le peu de visibilité que ça peut lui donner de plus.

Un extrait, deuxième paragraphe:

«Alexandre Sokourov cherche-t-il lui aussi à saisir ce sentiment de pourrissement à même la beauté des choses, à saisir dans le même plan l’image du beau et de sa déchéance? Car si son œuvre est volontiers décrite comme "réactionnaire", elle est surtout "réactive", telle une réaction chimique, une rosée acide, quand une goutte versée sur le pétale d’une rose déclenche instantanément sa flétrissure. Réaction même de la mélancolie. Encore que chez Sokourov ce qui fascine n’est pas tant le lamento infini que ses films font entendre (des documentaires élégiaques au méconnu Povinnost) que l’incroyable puissance formelle qu’ils dégagent, cette volonté surhumaine - et en cela parfaitement mélancolique - pour atteindre une image "impossible": une image qui se suffirait à elle-même, une image enfermée, encryptée, une image-caveau dans laquelle seraient enterrées les figures d’un passé révolu mais dont l’artiste conserverait la mémoire, à la fois douloureuse et vivante. Un lieu secret, la "Chose", que seule la sublimation permettrait d’approcher. Car c’est aussi cela qui fascine chez Sokourov: son étonnant pouvoir de sublimation. Filmer, peindre, fabriquer, "totaliser" des images, avec une telle énergie que l’œuvre aspire tout ce qui l’entoure, ne laissant rien hors de son propre champ. Clôturer l’œuvre pour mieux contenir la "Chose". Créer des formes, moduler des rythmes, jouer de la polyvalence des signes: sublimer avec d’autant plus de force que la mélancolie y est plus profonde.»

L'article complet L'Archirusse

En passant, je remarque que beaucoup de blogueurs, encore plus les français que les québécois, préfèrent demeurer dans l'anonymat. Peut-être que ça permet d'être plus libre dans ses commentaires? Question de vie privée?

dimanche, avril 06, 2008

De la cinéphilie

Devant l'usage abusif et répétitif du terme «cinéphile» par un journaliste du Gournal dans ses critiques, j'ai fini par flancher et lui envoyer ce plaidoyer.

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M. Lapointe, voilà déjà un certain temps que votre usage du mot «cinéphile» me donne envie de vous envoyer mes réactions à cet effet. Je le fais car le Journal touche beaucoup de lecteurs chaque semaine et que votre usage dudit mot semble ne jamais vouloir se modérer.

Il s’agit donc d’un plaidoyer pour la réhabilitation d’un mot qui m’est cher. Si je prends le temps de défendre mon point de vue, c’est pour qu’il en soit plus convaincant et indélébile dans votre mémoire.

Les sens des mots ne sont pas mathématiques. L’étymologie des mots varie selon leur histoire et leur place dans la langue à un moment particulier. Les mots naissent, se transforment, meurent et ressuscitent même parfois.

Les particules ciné et phile ne signifient pas simplement «ami du cinéma» ou «qui aime le cinéma», pas plus que pédophile «ami des enfants», nécrophile «ami des morts», philatéliste «qui aime acheter des timbres» ou philosophe «ami de la pensée». Un cinéphile n’est pas strictement une personne qui voit beaucoup de films, qui aime les films, qui va au cinéma ou je ne sais quoi. Les éléments phil et philo renvoient à un comportement obsessionnel négatif ou positif, à l’idée de collectionner, d’approfondir un sujet, de s’y dévouer et de se réunir pour en discuter (philologue, bibliophile, philharmonique, etc.).

Qu’est-ce donc qu’un cinéphile ? Pour une petite histoire, au moins lire la définition dans wikipédia http://fr.wikipedia.org/wiki/Cin%C3%A9philie. Cette définition se termine d’ailleurs par ce qui sera notre point de départ : «Si des années 40 à 1968 la cinéphilie peut être considéré comme un mouvement de par ses caractéristiques communes, depuis le terme est usité pour désigner des expressions ou des organisations d'une passion du cinéma plus diverses et contrastées, donc moins solidaire. Poursuivant une recherche intellectuelle et artistique ou se tournant vers la collection ou l'encyclopédisme, la cinéphilie est devenue une culture internationale malléable, adaptable autour de la définition première « la cinéphilie est l'amour du cinéma ». Cette nouvelle image, distincte du mouvement cinéphile français, permet de reconnaître les amoureux du cinéma de tout temps et de tout pays.»

Les cinéphiles aiment le cinéma et cherchent à le comprendre selon leurs intérêts particuliers. On peut être passionné à un moment ou un autre par un courant, un genre, une période, un pays, un réalisateur, un acteur ou un scénariste, tantôt lisant un livre sur le sujet, tantôt assistant à une rétrospective, tantôt achetant un coffret, etc. Être cinéphile implique une démarche qui dépasse le simple acte de visionner. C’est de chercher à connaître, à analyser mais aussi à nommer l’objet pour construire un discours porteur de sens. Qu’une personne voit 4 ou 5 films par semaine ne fait pas d’elle une cinéphile si son discours demeure invariablement «action ou pas d’action», «beaucoup d’effets spéciaux», «lent ou full d’action», «plate ou pas plate», «jeu pas convaincant ou convaincant», «super hot ou pas hot», etc. On doit chercher à comprendre le langage particulier du cinéma, son histoire et son évolution ainsi que son impact sur la société, l’individu et l’art lui-même. Ensuite, chaque film sera replacé dans ce contexte, nourrissant une réflexion continue sur le cinéma. Le cinéphile, curieux et insatiable de nature, veut tout sauf être enfermé, par exemple dans le langage généralement simpliste et stérile du cinéma commercial. (Quoique ce type de cinéma peu stimulant puisse aussi à l’occasion faire l’objet d’une réflexion sur la société ou le cinéma.)

De cette démonstration incomplète mais passionnée, vous me voyez venir. Quand vous utilisez le mot «cinéphile» 2, 3 et même 4 fois par critique de 500 mots sur des films comme Step Up 2, Definitely Maybe et Rush Hour 3 ( !!!), c’est complètement inapproprié. On frise la faute. Pour moi ce serait comme si un critique de resto s’adressait à son lectorat en terme de «gourmets», un critique de musique «mélomanes par ici, mélomanes par là» ou un critique de vin «mes chers œnologues». Quelques fois à la blague pourraient passer, mais il ne faut pas charrier.

Pourquoi ne pas se contenter de «spectateurs», «certains d’entre vous», «plusieurs», etc. ?

mercredi, mars 26, 2008

Des courts métrages au cinéma? Non!?

Dites-le à tous vos amis et connaissances qui font des courts métrages, il y a une opportunité de diffusion hors des festivals! C'est vraiment une bonne nouvelle. J'espère qu'il y aura un effet d'entraînement. Enfin les spectateurs pourront voir des courts métrages dans une programmation régulière et à la tivi en plus.

Voici le communiqué (désolé pour ceux qui s'aventurent sur Canoë, mais le doublon me semblait nécessaire):

Le court métrage enfin de retour dans les salles de cinéma !

Montréal, 26 mars 2008.

Pourquoi pas un court ? est à la recherche de douze courts métrages québécois d'environ cinq minutes qui seront diffusés en salle à partir de l'automne 2008. Le projet, qui voit le jour grâce à la collaboration de Téléfilm Canada, de la Société de développement des entreprises culturelles, de Télé-Québec, de la Régie du cinéma, de Vision Globale, de la Fondation René Malo et des Pionniers du cinéma, garantit aux courts métrages sélectionnés une visibilité exceptionnelle.

Pourquoi pas un court ? assurera le gonflage des films en 35 mm grâce à la collaboration exceptionnelle de Vision Globale, rendant du coup possible leur diffusion en salle. Les douze courts métrages sélectionnés seront d'abord présentés dans les cinémas de douze villes au Québec. Chaque mois, un court métrage sera projeté en avant-programme sur trois écrans d'une des salles participantes et, sur ce modèle, il fera le tour du Québec de septembre 2008 à août 2009. Les films seront ensuite diffusés sur les ondes de Télé-Québec. Ils seront distribués par Locomotion qui produira une compilation DVD.

Pourquoi pas un court ? recherche des films de genre de fiction ou d'animation, en français ou sans paroles, libres de droits et d'une durée maximale de 5 minutes. Les cinéastes ont jusqu'au 30 juin à minuit pour envoyer leur film.

Pourquoi pas un court ? est une initiative de Mario Fortin, directeur général du Cinéma Beaubien, Lise Dandurand, directrice générale de Ciné-Québec, et Michel Coulombe, chef des projets spéciaux à Radio-Canada International.

mercredi, mars 19, 2008

Sur Hommes à louer de Rodrigue Jean

Je n'ai pas encore envoyé de lettre à l'ONF pour dénoncer l'embargo sur le documentaire de Rodrigue Jean, mais laissez-moi attirer votre attention sur une chose. Pour servir la cause du film, le magazine 24 Images a exceptionnellement publié sur le web, en version intégrale, l'article de Gérard Grugeau et l'entretien avec le réalisateur parus dans le dernier numéro. Si vous n'êtes pas abonné au magazine, voilà une bonne occasion de vous informer et de réagir. C'est aussi une belle opportunité de diffusez l'information. Tant que Rodrigue Jean n'a pas gagné son combat, on peut apporter de l'eau au moulin. Demain je ferai même un billet sur Canoë, les réactions que ça va susciter...

Cliquez ici pour accéder à l'entretien (ou sur Cinépars)
Cliquez ici pour accéder à l'article Les enfants sauvages de Gérard Grugeau (ou sur Cinépars)