mercredi, avril 09, 2008

Sur Sokourov, d'un inconnu


Voici un texte sur L'Arche russe et plus largement sur l'oeuvre de Sokourov que j'ai découvert sur le blogue anonyme Balloonatic - récemment dégoté - et signé sous le pseudo Buster. C'est le genre d'article que j'aurais aimé écrire sur le disciple de Tarkovski. Disons que la culture m'aurait manqué pour m'y attaquer de cet angle.

Après quelques échanges avec Buster, il m'apprend qu'il s'agit d'un article jamais publié. Dommage. Je l'ai donc mis dans mes archives Cinépars, pour le peu de visibilité que ça peut lui donner de plus.

Un extrait, deuxième paragraphe:

«Alexandre Sokourov cherche-t-il lui aussi à saisir ce sentiment de pourrissement à même la beauté des choses, à saisir dans le même plan l’image du beau et de sa déchéance? Car si son œuvre est volontiers décrite comme "réactionnaire", elle est surtout "réactive", telle une réaction chimique, une rosée acide, quand une goutte versée sur le pétale d’une rose déclenche instantanément sa flétrissure. Réaction même de la mélancolie. Encore que chez Sokourov ce qui fascine n’est pas tant le lamento infini que ses films font entendre (des documentaires élégiaques au méconnu Povinnost) que l’incroyable puissance formelle qu’ils dégagent, cette volonté surhumaine - et en cela parfaitement mélancolique - pour atteindre une image "impossible": une image qui se suffirait à elle-même, une image enfermée, encryptée, une image-caveau dans laquelle seraient enterrées les figures d’un passé révolu mais dont l’artiste conserverait la mémoire, à la fois douloureuse et vivante. Un lieu secret, la "Chose", que seule la sublimation permettrait d’approcher. Car c’est aussi cela qui fascine chez Sokourov: son étonnant pouvoir de sublimation. Filmer, peindre, fabriquer, "totaliser" des images, avec une telle énergie que l’œuvre aspire tout ce qui l’entoure, ne laissant rien hors de son propre champ. Clôturer l’œuvre pour mieux contenir la "Chose". Créer des formes, moduler des rythmes, jouer de la polyvalence des signes: sublimer avec d’autant plus de force que la mélancolie y est plus profonde.»

L'article complet L'Archirusse

En passant, je remarque que beaucoup de blogueurs, encore plus les français que les québécois, préfèrent demeurer dans l'anonymat. Peut-être que ça permet d'être plus libre dans ses commentaires? Question de vie privée?

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