«Ce n'est point un réalisme du sujet, mais du style. Il est peut-être le seul metteur en scène (Rossellini) au monde à savoir nous intéresser à une action tout en la laissant objectivement sur le même plan de mise en scène que son contexte. Notre émotion y est pure de toute sentimentalité, c'est qu'elle a été contrainte de se réfléchir sur notre intelligence. Ce n'est pas l'acteur qui nous émeut, ni l'événement, mais le sens que nous sommes contraints d'en dégager. Dans cette mise en scène, le sens moral ou dramatique n'est jamais apparent à la surface de la réalité; pourtant nous ne pouvons éviter de savoir quel il est si nous avons une conscience. N'est-ce point là une solide définition du réalisme en art: contraindre l'esprit à prendre parti sans tricher avec les êtres et les choses?»
«Allemagne, année zéro» dans la revue Esprit, 1949, in 7e art, Qu'est-ce que le cinéma, III Cinéma et Sociologie, L'Enfance sans mythes, 1961.
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