mercredi, avril 25, 2007

Les débuts de 24 images

À l’hiver 1979 sortait le premier numéro du magazine 24 images. À cette époque, le contenu se rapprochait davantage de celui qu’on retrouve aujourd’hui dans le magazine en ligne Hors Champ. On n’hésitait pas à discuter de théorie du cinéma comme en fait foi cet article s’intitulant «Notes pour introduire à une théorie de l’effet esthétique» que j’ai retranscrit et publié sur le web. Disons que la rédaction lançait la revue en grand!

De ce premier numéro de la revue toujours existante, voici l’Avant-propos et le Mot de la rédaction qui nous en apprennent un peu plus sur la raison d’être du magazine naissant. Suivent ensuite une brève introduction à l’article et le lien vers le texte.





Avant-propos

La revue de cinéma que vous avez entre les mains n’a pas comme but de se substituer à d’autres organes de presse comme Cinéma Québec, Take One, etc., qui remplissent parfaitement leur fonction, mais plutôt de permettre aux amateurs d’avoir des documents un peu différents à la fois centrés sur les aspects théoriques du cinéma et sur les personnages qui le font vivre. D’autre part, l’orientation «internationale» des rubriques ne doit pas être perçue comme un refus de s’intéresser au Québec, que du contraire.

Les Éditions du Préambule, en collaboration avec le Centre Cinématographique Jean-Mitry ont décidé de faire de 24 images un trimestriel, espérant que l’avenir et les encouragements du public leur donneront raison.

Toutes les remarques obligeantes ou désobligeantes, dans la mesure où l’intention qui les anime est positive, seront toujours accueillies avec intérêt.

L’éditeur

Mot de la rédaction

Oui, une nouvelle revue de cinéma est nécessaire. En fait, il n’y aura jamais assez de revues de cinéma. 24 images en est donc une autre, une nouvelle que nous, membres de la rédaction, aimons plus que les autres – de la même manière qu’un cinéaste aime toujours son dernier film plus que ses précédents.

L’on crée comme l’on peut. En cherchant à se faire valoir, en cherchant un moyen de communiquer. En transmettant un savoir. Nous venons de naître, nous ne pouvons pas dire à quelle tendance nous appartenons, ni l’esprit dans lequel notre revue veut être conçue. C’est vous, lecteurs, qui en ferez ce que vous voudrez. Nous essaierons de ne jamais nous barricader derrière quelque théorie fixe et inébranlable; nous veillerons à ce que le contenu de la revue apporte sans cesse à ses lecteurs un bagage cinématographique enrichissant et nouveau, et nous souhaiterons la bienvenue à tous ceux qui voudraient se joindre à nous par l’apport d’articles ou d’études de tous genres, susceptibles d’intéresser notre comité de sélection.

Vingt-quatre images font une seconde de film, mais il a fallu plus de huit cent mille secondes pour créer ce pemier numéro de 24 images. Nous espérons qu’il vous plaira.

Le rédacteur en chef [Maurice Elia]

Mon introduction au texte

Cette introduction théorique est extrêmement ambitieuse. À partir de concepts empruntés à divers courants philosophiques, à la psychanalyse (plus largement à la psychologie) et à l’analyse marxiste, l’auteur cherche à établir une problématique valable qui constituerait un point de départ sûr pour ensuite entamer une réfléxion sur ce qu’est ou ce que n'est pas la réalité et la vérité au cinéma. Assez loin dans son texte, l’auteur établit que «il faut réfléchir à cette impossibilité qui constitue les pratiques artistiques comme «reflet» du «réel» et donc «ce que nous voudrions éclairer à partir de ce constat, concerne l’ambiguïté, pour n’en pas dire plus à cette étape, d’un projet de fondation d’une esthétique matérialiste à partir de la trop célèbre et équivoque théorie du «reflet»».

J’ai trouvé le texte très hermétique. L’auteur utilise un vocabulaire conceptuel –souvent philosophique- difficile d’accès, sans prendre le temps de vulgariser. Remarquez que l’article déjà long aurait été encore plus imposant.

L’utilisation surabondante des guillemets m’a un peu agacé aussi.

Pour faciliter la lecture, j’ai ajouté quelques liens vers des définitions sur Wikipédia, entre crochets. Si vous ne lisez pas ce texte deux fois pour bien le comprendre, je vous salue bien bas.

Notes pour introduire à une théorie de l’effet esthétique
Par Richard Groulx

3 commentaires:

marmel a dit...

en effet, c'est écrit avec un style très hermétique. j'ai quasiment l'impression que c'est volontaire... car ce qu'il explore pourrait facilement être vulgarisé. ça m'impressionne que 24 images acceptaient de publier des textes de ce type, mais en même temps ça me fait penser à un mauvais travail universitaire... mauvais parce qu'il se cache derrière ceux qu'il site ou paraphrase. dans ce genre d'exercice, le réel défi serait de s'approprier un peu les théories et d'avoir conscience de son lectorat (ça vise quoi, 2 ou 3 spécialistes?). donc malgré mon intérêt initial, malgré le fait que j'aie déjà étudié la notion de corp-langage en lien avec le cinéma et que j'aie lu plusieurs quelques textes auxquels il fait référence (Deleuze, Derrida, Blanchot, Foucault), je me retrouve complètement perdue à la lecture de ce texte...

Antoine a dit...

Il faut dire que la revue commençait. Souvent ça prend un certain temps avant de se trouver une identité. Cet article cotoyait des entrevues assez banales. Dans le numéro 3, il n'y a aucun texte théorique mais plutôt des interviews et des articles sur le festival de Cannes.

N'empêche, on se demande vraiment d'où sort ce texte et pourquoi on voulait le publier tel quel dans la revue naissante.

Anonyme a dit...

People should read this.